le 11/12/2007 à 23:32 GMT ALGER (AFP) Deux attentats à la voiture piégée commis mardi à Alger et revendiqués par Al-Qaida, ont fait plusieurs dizaines de morts, dont au moins dix employés de l'ONU et plusieurs autres portés disparus, selon un dernier bilan publié mardi soir par les Nations Unies à New York.
"Le bilan des morts est passé à dix parmi les employés de l'ONU, il y a encore un certain nombre de personnes disparues et la situation sur place est encore fluctuante", a déclaré une porte-parole, Marie Okabe.
"Les mots ne peuvent exprimer mon sentiment de choc, d'indignation et de colère après l'attentat terroriste commis contre la mission de l'ONU à Alger", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, depuis Bali (Indonésie), où il venait d'arriver pour une conférence sur le changement climatique.
A Alger, on dénombrait au moins 62 morts, selon des sources hospitalières, tandis qu'un bilan officiel du ministère de l'Intérieur algérien en début de soirée mentionnait 26 morts et 177 blessés.
La branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI, ex-GSPC algérien) a revendiqué le double attentat dans un communiqué publié sur un site internet islamiste.
Précédemment, la mort de deux fonctionnaires à la représentation onusienne à Alger, un Danois et un Sénégalais avait été confirmée. Huit étrangers dont cinq Asiatiques, un Sénégalais, un Camerounais, et une Libanaise fonctionnaires de l'ONU, figurent parmi les blessés, selon cette source.
Les attentats visaient les bureaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le quartier de Hydra, sur les hauteurs d'Alger et les sièges de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle dans le quartier voisin de Ben Aknoun.
Dans la soirée, six personnes ont été dégagées vivantes des décombres de l'immeuble abritant le HCR et le PNUD, selon la télévision algérienne.
"Je n'ai pas de doute sur le fait que les Nations unies étaient visées", a déclaré le Haut commissaire de l'Onu aux Réfugiés, Antonio Guterres à la BBC.
Quelques minutes avant l'attentat devant les locaux de l'ONU, une voiture piégée avait été lancée contre un bus de transport d'étudiants dans le quartier voisin de Ben Aknoun. Le bus était bondé, et les victimes étaient nombreuses à son bord, selon des témoins.
Dans la première explosion devant la Cour suprême et l'immeuble voisin de la Cour constitutionnelle un policier et deux gardes républicains ont également été tués, selon des témoins.
Les attentats ont été perpétrés avec "des voitures piégées, dont une avec un kamikaze à bord", a indiqué M. Zerhouni.
"C'était comme un tremblement de terre", a témoigné un avocat, Ameur Rekhaila, devant le Conseil constitutionnel.
Des lambeaux de chairs étaient collés au portillon magnétique barrant l'entrée du parking du bâtiment. Le portail était tordu par la puissance de la déflagration, entendue à plusieurs kilomètres de là.
Devant les locaux du HCR et du PNUD, l'attentat a été commis également par un kamikaze dans un véhicule piégé. Le quartier de Hydra abrite plusieurs ministères, ainsi que des chancelleries et résidences diplomatiques.
Ces deux attentats, de loin les plus meurtriers en Algérie depuis 2000 si le bilan hospitalier se confirme, surviennent après deux mois d'accalmie.
Leur organisation rappelle ceux du 11 avril dernier, également revendiqués par la BAQMI: deux voitures piégées avaient explosé, l'une visant le Palais du gouvernement, l'autre un commissariat de banlieue (au moins 30 morts).
La BAQMI avait revendiqué aussi, le 6 septembre dernier, l'attentat-suicide commis contre le cortège du président algérien à Batna dans l'est (22 morts et plus de 100 blessés). Même revendication pour un autre attentat-suicide contre une caserne de gardes-côtes à Dellys (est), le 8 septembre (32 morts).
Les deux nouveaux attentats ont été vigoureusement condamnés par la communauté internationale .
Source: mongenie