Le regroupement des ex-combattants des Forces nouvelles a repris, hier, au 3e bataillon de Bouaké.
Annoncé le 22 avril dernier, par le général de brigade Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles, en présence du secrétaire général dudit mouvement, le regroupement des ex-combattants des Forces nouvelles a, effectivement, repris hier, simultanément à Bouaké, au 3ème bataillon, et Séguéla. Au nombre de mille à Bouaké et un peu moins à Séguela, les ex-combattants se sont soumis, dans la discipline, à cette opération qui débouche directement sur le désarmement et la réunification du pays. Ce plan de regroupement s’articule autour de six sites de désarmement et de démobilisation. A savoir : Bouaké, Korhogo et Man, réhabilités et équipés par le gouvernement, le Centre de commandement intégré (CCI) et le Programme national de réhabilitation et réinsertion communautaire (PNRRC), d’une capacité de 1000 ex-combattants chacun. Ferké, Kani et Odienné, réhabilités et équipés par l’ONUCI, d’une capacité de 500 personnes chacun. C’est pourquoi, le général Soumaïla Bakayoko a remercié le Premier ministre et son gouvernement pour avoir permis aux FAFN d’amorcer de façon substantielle le regroupement de leurs ex–combattants. «C’est le lieu pour nous d’inviter les FDS-CI à désigner des équipes d’observateurs pour suivre en toute transparence l’application de notre plan de regroupement», a-t-il souhaité, précisant que le chronogramme du regroupement progressif des ex-combattants s’étendra sur environ cinq mois.
Le chef d’état-major des FAFN a aussi remercié tous les acteurs et partenaires de la sortie de crise pour l’aide qu’ils ont apportée à la Côte d’Ivoire. Avant de leur demander de bien vouloir soutenir et appuyer le plan de regroupement en offrant toute sorte d’opportunités de réinsertion à leurs ex-combattants.
Il a également tenu à réaffirmer la ferme détermination des FN à appliquer pleinement l’Accord politique de Ouaga. Et à exécuter avec diligence le plan de regroupement des FN conformément aux dispositions du troisième accord complémentaire de Ouaga.
Pour le porte-parole des Forces nouvelles, Konaté Sidiki, représentant du secrétaire général des Forces nouvelles, son mouvement a joué, joue et jouera sa partition dans la construction de la paix. Car, pour lui, les Forces nouvelles n’ont jamais été prises en flagrant délit de mauvaise volonté politique dans l’exécution de l’Accord politique de Ouaga. «Désormais, la question du désarmement est dédramatisée et dépouillée de tous les arguments manipulateurs dans lesquels certains voudraient s’engouffrer pour phagocyter l’Accord politique de Ouaga», a-t-il martelé. En ce sens que le chapitre du désarmement, qui est un pan important du processus de sortie de crise, est en marche et ne souffre d’aucun rejet, ni d’aucune contestation de la part des Forces nouvelles, encore moins de la part des autorités civiles et militaires de cette organisation.
Le ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel, président de la cérémonie, a dit que cette manifestation est surtout l’expression d’un pas en avant dans le processus de la sortie de crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002. «Le pas fait par les FN, sous les yeux du peuple et du monde entier, doit être irréversible et doit représenter la fin de la méfiance, des hésitations et des reculs observés ici et là depuis le début de la crise», a-t-il fait observer. Pour ce faire, il a appelé les soldats des Forces nouvelles, tous grades confondus, à franchir sans rancœur, ni crainte le pas décisif qui ouvrira une ère nouvelle pour la Côte d’Ivoire. «Il faut éviter que l’impression d’une action à contre-courant s’installe», a-t-il averti. Car, les FDS ont terminé leur regroupement depuis le 24 janvier dernier et la balle est dont dans le camp des FAFN qu’il a invitées à ôter «le doute de l’esprit de toutes ces personnes que nous n’avons pas le droit de maintenir plus longtemps dans des souffrances indicibles».
Aussi, s’est-il tourné vers tous les officiers généraux, officiers supérieurs, officiers et leurs collaborateurs des FDS-CI et des FAFN pour les appeler à ouvrir «la page des faiseurs de paix et de prospérité au profit des Ivoiriens». La cérémonie a pris fin par la remise symbolique de certificats de démobilisé à 10 ex-combattants par les officiels.
Adjé Jean Alexis
Correspondant régional
Le Premier ministre félicite les soldats
Depuis le 28 avril dernier, j’ai entamé une visite de travail dans les pays du Golfe, précisément au Koweït, en Arabie Saoudite, au Qatar et dans les Emirats Arabes Unis, dans l’optique de rechercher des sources de financement destiné à soutenir le processus de sortie de crise.
C’est donc depuis Djeddah, où je me trouve actuellement, que j’ai suivi le démarrage effectif du regroupement des ex-combattants des Forces Armées des Forces Nouvelles, dans le cadre d’une cérémonie solennelle qui a rassemblé, ce 2 mai, à Bouaké, toutes les hiérarchies militaires et les principaux partenaires au processus de sortie de crise. Ce signal fort, qui marque un autre pas décisif vers la sortie de crise, semble avoir eu un impact positif sur nos partenaires du Moyen-Orient. Je me réjouis de noter que la cause ivoirienne reçoit un écho favorable auprès des hautes autorités de ces Etats, qui ont proclamé leur soutien et leur solidarité à l’Afrique en général et à notre pays, la Côte d’Ivoire, en particulier.
Je félicite les Forces Armées des Forces Nouvelles et les encourage à toujours faire des progrès dans la concrétisation du regroupement et du désarmement afin de contribuer activement au respect de la date du scrutin présidentiel à venir.
En cette période importante pour notre pays, je voudrais inviter toutes les forces vives à s’inscrire résolument dans le processus de sortie de crise et à maintenir le cap pour des élections apaisées le 30 Novembre 2008.
Source: fratmat